Le Maroc est un pays africain, situé à l’extrême Nord-Ouest du continent, délimité à l’Ouest par l’océan atlantique et au nord par la Méditerranée, ayant des frontières avec l’Algérie à l’est et la Mauritanie au sud. D’une superficie de 710 850 Km2, le Maroc est un pays de contrastes, avec des massifs montagneux, qui comptent parmi les plus élevés de l’Afrique du Nord et des espaces sahariens. Sa population, calculée autour de 30 millions d’âmes, est devenue plus urbaine (55%). Celle-ci est majoritairement de confession musulmane sunnite (à 98,7%),avec une communauté juive qui s’est réduite à moins de 8000 personnes. Elle présente une population amazighophone et une autre arabophone.
Cette dernière est dans sa grande majorité d’origine amazighe qui s’est arabisée à la suite de processus historiques, qui ont eu lieu à la suite de l’invasion et la migration des tribus du proche orient au VII et XI siècles, et aussi à la suite de l’exode rural des berbérophones vers certaines zones urbaines arabophones.Concernant la population amazighophone, on ne dispose pas de chiffres officiels malgré l’insistance des Nations Unis à travers son Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale. Toutefois, selon les linguistes marocains, on pourrait la situer parfaitement entre 50 et 70 %, ce qui constitue une population qui oscille entre 15 à 21 millions de personnes. Ce qui distingue le Maroc comme « la nation berbère la plus importante au monde ». Celle-ci est subdivisée en trois principales zones : l’aire de tarifit au Rif, au nord et à l’est, l’aire de tamazight au Moyen Atlas et dans la partie septentrionale du Haut Atlas et la région du Sud-Est, puis l’aire de tachelhit au Haut et Anti Atlas ainsi que la région du Sous.
Avant d’en venir aux violations des droits des amazighs, au Maroc, et aux principales revendications du mouvement amazigh, voyons ce qu’il en est des soubassements historiques, économiques et politiques de la société amazighe marocaine.
I. LES SOUBASSEMENTS HISTORIQUES, ECONOMIQUES ET POLITIQUES.
Les soubassements historiques, économiques et politiques des amazighs, au Maroc permettent de se rendre compte de ce qu’à été la place et le rôle des amazighs au regard de l’histoire, ce qu’est leur contribution à l’économie du pays et en retour ce qu’il en est de leur statut politique.
1. Bref aperçu de l’histoire du Maroc.
L’histoire du Maroc, depuis les gravures rupestres du néolithique, qui abondent au Haut Atlas jusqu’à nos jours, est une histoire continue et fondamentalement amazighe. Depuis la colonisation romaine, les amazighs se sont convertis en véritables auteurs de toute une série d’événements historiques où ils étaient des protagonistes surtout de perpétuels mouvement de « résistance », magnifiquement relatés par les documents de colons romains, arabes et européens. Au Moyen Age, ce sont eux qui sont à l’origine de l’islamisation presque totale de l’Afrique du Nord, après avoir été préparés au monothéisme par les chrétiens amazighs donatistes et les enseignements de Saint Augustin. Ils ont créé de grands empires qui régnaient jusqu’au nord de l’Espagne, comme les almoravides et les almohades, développant toute une civilisation exemplaire de raffinement, de sciences, de lettres et de philosophie dans ‘Al Andalus’. Depuis la colonisation hispano-française, les tribus amazighes ont livré de dures et héroïques batailles dont on mentionnera celle d’Ighzar N Wuchen « Barranco del lobo » en 1909, sous la conduite de Charif Mohamed Amezian, la fameuse bataille d’ « Annoual » le 21 juillet 1921, sous le commandement de grand révolutionnaire et réformateur Mohamed Abdelkrim El Khattabi, la bataille de « Lihri » au Moyen Atlas, dirigé par le résistant Moha Hammou Azayi et la bataille de Bou Gafer en 1933 dans le Haut Atlas, mené par les tribus Ait Atta sous la direction de Assu U-Baslam… Et ce sont toujours des imazighen qui se sont rebellés en armes en créant l’Armée de Libération du Nord et celle du Sud qui ont obligé les Français à octroyer l’indépendance du pays en 1956.
2. Le rapport à l’économie.
A côté de l’exportation des ressources minières (principalement des phosphates), des ressources halieutiques (de 3500 km de côtes que compte le pays), et d’un secteur industriel diversifié (alimentaire, textile, bâtiment,…) l’agriculture et l’émigration comptent parmi les plus grands pôles dynamiques de l’économie nationale. Ces deux secteurs clés sont occupés essentiellement par des amazighs.
L’agriculture qui a toujours bénéficié d’importants investissements, en faveur de la construction de barrages, dans le souci d’étendre de plus en plus les périmètres irrigués, à elle seule, occupe presque 50% de la population active et un tiers des exportations. Quant aux transferts d’argent effectués par presque deux millions de marocains originaires des régions marginalisées, résidents à l’étranger, MRE, (principalement dans les pays européens,) ils ont dépassé pour l’année 2002 les 30 milliards de dirhams.
Malgré cet apport substantiel à l’économie du pays, le Maroc est malheureusement classé en position 126ème sur 175 selon l’indice de développement humain (calculé selon l’espérance de vie à la naissance, la richesse produite par habitant, le taux d’alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation des enfants).
3. Le statut Politique.
Dès l’indépendance du Maroc, des figures de l’Armée de Libération ont commencé à être torturés et même à être liquidés, comme Abbass Messaadi, ce qui a provoqué des soulèvements populaires réprimés dans le sang comme les événements du Rif de 1958-59. Les responsables étaient des partisans des partis salafo-nationalistes, inspirés de l’idéologie arabo-islamique du Proche Orient. Ces soi-disant nationalistes se sont précipités à abolir le droit coutumier, azref, un droit séculaire des imazighen, et ont fermé les portes de l’Ecole des Hautes Etudes, qui favorisaient des études berbères, afin d’entamer leur politique de généralisation de l’arabisation dés les premiers mois du Maroc indépendant. Cette politique linguistique d’arabisation et d’éradication des parlers amazighs, sous l’influence des partis baathistes du Proche Orient, s’est renforcée par l’adoption d’une nouvelle Constitution, promulguée par le souverain défunt Hassan II le 2 juin 1961, en stipulant dans son premier article que : « Le Maroc est un royaume arabe et musulman » et dans son 3ème article : « la langue arabe est la langue officielle et nationale du pays ». Même si des modifications ont eu lieu, les diverses Constitutions se caractérisent toutes par la négation claire de l’identité, de la langue, de la culture, de l’histoire et de la civilisation amazighes. La dernière réforme de « la loi fondamentale du Royaume » de 13 septembre 1996 insiste toujours dans son préambule sur la même idée : « Le Royaume du Maroc, Etat musulman souverain, dont la langue officielle est l’arabe, constitue une partie du Grand Maghreb Arabe ». De là découle toute une politique d’Etat d’assimilation de l’amazighité visant à son anéantissement. La politique d’arabisation sera la pièce angulaire de toutes les institutions de l’Etat : la langue arabe classique, parlé juste par une élite minoritaire (à l’inverse de l’arabe dialectal dit darija), considéré comme langue officielle, s’est imposé et promue dans toutes les administrations, l’école, les mass media écrits et audiovisuels, etc., au détriment des langues maternelles. Ces dernières connaîtront toutes les formes de discrimination et de marginalisation jusqu’à l’avènement du Mouvement Culturel Amazigh dans les années quatre-vingt dix.
Comme nous venons de le voir, la propre Constitution qui devrait intégrer toutes les composantes ethniques, culturels et linguistiques du pays, est au fond à l’origine de toutes une série de violations des droits des amazighs, que nous relaterons ci-après.
II. LES VIOLATIONS DES DROITS DES POPULATIONS AMAZIGHOPHONES.
Les principales violations dont sont objets les amazighophones, reprises en partie par le rapport de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme, présenté à la 59ème session du Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale de mars 2003, sont les suivantes :
1. Les atteintes aux droits individuels et collectifs.
Les citoyens amazighs sont souvent victimes de la non-application du dahir du 15 novembre 1958, modifié le 10 avril 1973, en ce qui concerne le droit d’association et de réunion. C’est ainsi qu’on interdit arbitrairement et sans aucune explication la création des associations socioculturelles, même si on arrive à en dénombrer actuellement une centaine. A titre d’exemple, le Forum des Chercheurs et Enseignants pour l’Amazighité, la Confédération des Associations marocaines Tada, Le Réseau Amazigh pour la Citoyenneté, Amezday Anamur Amazigh, l’association Chella de Rabat, l’association Adrur de Sefrou,… attendent toujours des récépissés administratifs d’autorisation. De même, lorsqu’une association est légalisée, rien n’est garanti pour qu’elle organise ses activités culturelles de promotion de l’amazighité. De très importants événements culturels à l’initiative de ces associations et ONG amazighes, et avec lesquelles elles voulaient contribuer à leur manière à la réussite de la transition démocratique au Maroc, ont été tout simplement interdits sans aucune justification de la part des autorités locales, provinciales ou centrales. Un colloque international ayant pour objet l’utilisation des gaz chimiques contre les rifains par l’Espagne n’a pas pu avoir lieu à Al-Hoceima, durant l’année 2001. Quasi aucune activité d’envergure n’a été tolérée ; la seconde assemblée des signataires du Manifeste Amazigh qui devait avoir lieu à Bouznika du 22 au 24 juin a été empêché par un impressionnant dispositif de militaires et de gendarmes. En plus, comme on peut s’y attendre, les associations amazighes ne perçoivent presque aucune aide ou subvention de la part des organismes publics, malgré le fait que les amazighs contribuent de manière substantielle aux impôts et à l’économie nationale.
2. L’interdiction de prénoms amazighs.
Même s’il n y a aucune loi qui l’interdit expressément, l’administration à travers une circulaire du Ministère de l’Intérieur, a créé un flou juridique, en ce qui concerne l’état civil. De ce fait, beaucoup de parents ont été surpris de se voir refuser l’inscription des prénoms de leurs enfants au registre de l’état civil. Des enfants qui portaient parfois des noms de grands rois, comme Yuba, ou des femmes résistantes comme Kahina. La famille Akalay d’Alhoceima a du livrer une bataille juridique de 5 ans pour arracher le nom de « Numidia » aux autorités locales. Malgré la promesse de l’abrogation de la dite circulaire, on continue à refuser le nom de « Anir » à Casablanca et « Siman » à Marrakech…
Ceci est un viol flagrant de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des préceptes élémentaires des droits humains.
3. Les atteintes aux droits linguistiques et éducatifs.
Depuis 47 ans, la langue amazighe n’a pas eu droit de cité dans le système éducatif marocain. Pour l’année scolaire 2003-2004, le Ministère de l’Education Nationale entame son enseignement « expérimental » dans 317 écoles, de manière très précipitée, sans que se forment les instituteurs et sans qu’il y ait de matériel pédagogique adéquat. L’orientation du roi défunt Hassan II afin de commencer l’enseignement des « dialectes » en 1994 était restée lettre morte.
Depuis des décennies, l’Etat marocain fait fi des Recommandations de l’UNESCO (prises en session dès 1962) qui préconisent l’insertion de la langue maternelle dans la système éducatif dès les premières années d’une part, et l’utilisation de celle-là en vue de supprimer l’analphabétisme des adultes, d’autre part. A propos de ce dernier point , le Gouvernement marocain avait demandé à la Banque Mondiale une aide qui lui a été accordée récemment d’une importante somme de 4 millions de Dollars pour l’alphabétisation des adultes en langue arabe. Par contre l’alphabétisation en langue Amazighe n’a bénéficié d’aucun de ces dollars !
La Commission spéciale de l’Education et de la Formation (COSEF) chargée de réformer le système éducatif n’avait prévu une « ouverture » à la langue amazighe que dans le but de « faciliter l’apprentissage de la langue officielle », c’est-à-dire, renforcer encore et encore cette arabisation, qui au fil des dernières années ne produit plus que de jeunes diplômés chômeurs qui constituent une proie facile aux mains des groupes obscurantistes et extrémistes. Sans aucun doute, la précipitation avec laquelle s’est distingué le Ministère de l’Education, pour commencer l’enseignement de l’amazigh dès cette rentrée scolaire, avec la complicité de l’IRCAM, rentre parfaitement dans ce cadre de politique d’assimilation, tracée par cette commission de la COSEF.
4. La discrimination de l’Administration et les expropriations de terrains.
Les citoyens amazighs qui revendiquent le droit au respect de leur identité peuvent avoir des obstacles pour la promotion professionnelle dans l’administration publique.
Du fait que l’administration est totalement arabisée, des citoyens amazighophones se sentent considérés comme des citoyens de seconde catégorie, à chaque fois qu’ils rentrent dans une administration. Pas mal de personnes ont été victimes de falsifications de documents dont certains concernaient leurs propres propriétés.
De même, beaucoup de citoyens ont été victimes de bavures judiciaires pour la simple raison qu’ils ne maîtrisaient pas l’arabe.
Malgré la volonté royale de pourvoir les tribunaux d’interprètes, cette mesure n’est pas encore généralisée, ce qui porte atteinte aux droits de la défense et au principe de l’égalité entre les citoyens amazighs et arabophones devant la justice.
Certaines tribus ou communautés amazighes ont été victimes d’expropriation de leurs propriétés collectives de la part de l’Etat ou des sociétés multinationales en complicité avec l’Etat tels le cas de Tamellast à Agadir, des terrains à Tafraout, Imider, Taghazout,…
5. Les Mass media et la discrimination dans le droit à l’information.
La majorité de la population marocaine, qui est amazighone, est malheureusement privée du droit à l’information. A la télévision publique (TVM) les amazighophones, qui constituent une population d’au moins 17 millions de personnes, n’ont droit qu’à un quart d’heure d’informations, (qui relatent le plus souvent les informations du Proche Orient), soit moins d’une minute pour plus d’un million de personnes ! En Hollande, la télévision nationale dédie 20 minutes à la communauté amazighophone qui est autour de 200.000 personnes). Jamais de débats, de programmes éducatifs, de loisirs, des documentaires, de films en langue amazighes n’ont eu lieu, à part la musique amazighe sous l’angle folklore touristique. Beaucoup de jeunes chanteurs engagés, d’artistes qui ont créé et joué de superbes pièces théâtrales, de fabuleux et talentueux poètes et écrivains n’ont pas droit de cité à leur télévision qui se dit « nationale ». Il existe par contre une chaîne de Radio centrée sur la diffusion de la musique folklorique.
6. L’Institut Royal de la Culture Amazighe.
Même si le texte portant sur la création d’un Centre d’études sur les arts populaires adopté par le Parlement en 1979 est resté lettre morte, la récente création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) constitue sans aucun doute un grand et salutaire pas dans la reconnaissance de l’amazighité du Maroc de la part du chef suprême de royaume. Néanmoins, l’IRCAM, qui a vu le jour à la suite du dahir d’Ajdir du 17 octobre 2001 n’a pas encore répondu aux attentes des militants amazighs. Il a cependant à l’initiative du Souverain adopté la graphie autochtone « tifinagh », vieille de 3000 ans, pour l’écriture de la langue amazighe. Toutefois, que comprendre de l’affaire de l’ancien maire de Nador, Tarik Yahya, à qui le Ministère de l’Intérieur a interdit d’utiliser ces mêmes Tifinagh pour les écriteaux et insignes municipaux et cela même alors que c’est dans la compétence de la Municipalité ? C’est ainsi que pour la simple raison d’avoir osé écrire une plaque de circulation de stop en tifinagh (bed), le ministère de l’intérieur s’est mobilisé de tout son poids afin de l’évincer de ce poste de responsabilité lors des dernières élections !!!
III. PRINCIPALES REVENDICATIONS DU MOUVEMENT AMAZIGH.
Les revendications amazighes relèvent des droits humains et elles se posent parce que l’Etat marocain ne répond pas complètement à ses obligations et aux traités internationaux auxquelles il a adhéré. Des engagements repris dans le préambule de sa propre Constitution où il souligne : « Conscient de la nécessité d’inscrire son action dans le cadre des organismes internationaux, dont il est membre actif et dynamique, le Royaume du Maroc souscrit aux principes, droits et obligations découlant des Chartes des dits organismes et réaffirme son attachement aux droits de l’Homme tels qu’ils sont universellement reconnus ».
Les principales revendications du Mouvement Amazigh, exposées en grande partie dans la Charte d’Agadir de 1991 et dans le Manifeste Amazigh de mars 2001, sont les suivantes :
1. La réforme de la Constitution en faveur d’une monarchie constitutionnelle et fédérale avec la séparation claire des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et l’indépendance réelle et effective de la justice et des magistrats.
2. La reconnaissance institutionnelle dans le préambule de la Constitution de l’identité amazighe et en remplaçant le terme de « Maghreb arabe » par l’exacte appellation de « l’Afrique du Nord ». Et la reconnaissance explicite dans les dispositions de ses articles du caractère officiel et national de la langue amazighe.
3. Le développement prioritaire des régions périphériques et montagneuses, habitées principalement par les populations amazighophones, afin de lutter contre l’exode rurale et d’œuvrer pour le bien être social de ses populations en développant des infrastructures et en les équipant de centre de santés et de centres de formation. L’expérience à corriger des programmes de développement intégré de l’Agence de Développement des Provinces du Nord devrait s’étendre à la région du Moyen Atlas, à la région du Sud-Est (la région des milles casbahs ou igherman), de Sous et de Haut Atlas, en luttant sévèrement contre toute tentative de dilapidation, corruption et de détournement des fonds dédiés à ces agences.
Par la suite octroyer à ces régions le statut d’autonomie régionale de type fédéral comme le modèle allemand, ou semi fédéral comme l’exemple de l’Etat espagnol.
4. La généralisation de l’enseignement de la langue amazighe à tous les niveaux scolaires, de la maternelle à l’université, qui devrait être obligatoire dans les cycles primaire et secondaire. Et le gouvernement devrait assurer pour cette tâche tous les moyens humains et financiers pour sa réussite. Procéder à des campagnes massives d’alphabétisation des adultes en langue amazighe pour lutter plus efficacement contre le fléau de l’analphabétisme.
5. L’intégration de la langue amazighe dans les médias publics : radios, télévisions, journaux… Pour les programmes d’informations, la durée devrait être égale à celle des programmes arabophones ; et s’ouvrir sur des sujets qui intéressent les amazighs dans leur langue maternelle, et en passant à l’écran leurs productions cinématographiques, leurs créations théâtrales, et s’ouvrir sur les écrivains, poètes, artistes et intellectuels amazighs afin qu’il puisse exprimer convenablement leurs pensées et leurs idées….Et disposer de fonds pour la réalisation de documentaires et des programmes d’alphabétisation toujours en amazigh.
6. L’administration marocaine doit être au service des citoyens. Pour les citoyens amazighs, l’Etat devrait disposer d’un corps d’interprètes qui seront recrutés au sein des tribunaux, des hôpitaux et des organismes et administrations publiques.
7. L’adoption de règles et mesures législatives, réglementaires et administratives reconnaissant le droit inaliénable des tribus amazighes à la propriété de leurs terres collectives et interdisant leurs spoliations.
8. L’abrogation de tous les textes et mesures administratifs porteurs de discrimination envers les amazighs, tels les interdictions des prénoms amazighs, le respect du dahir de 1958 afin de ne plus ériger d’obstacles pour la création d ‘associations culturelles et de développement local. Ces dernières, au contraire, devront bénéficier des aides et subventions publiques.
9. La réalisation d’enquêtes approfondies et impartiales sur les actes de racisme et de discrimination raciale et engagement de poursuites judiciaires contre les auteurs.
10. La libération du prisonnier politique, le journaliste rifain Ali LMRABET, directeur des publications satiriques : Demain Magazine et DOUMANE.
11. La révision des programmes scolaires surtout en ce qui concerne la falsification de l’histoire du Maroc, en donnant une lecture objective et distinguée de l’apport amazigh à l’histoire et à la civilisation du Maroc dans les nouveaux programmes. Le respect de la toponymie amazighe et restauration de celle qui a été modifiée et arabisée par les autorités centrales. La protection et la revalorisation des sites archéologiques et de patrimoine amazigh contre toute destruction ou spoliation.
12. La lumière sur les assassinats politiques qui ont eu lieu entre 1956 et 1962.