Par: Rachid RAHA
Clarifications obligatoires à apporter à Mme. Meriem Demnati à propos de son intervention à Grenade lors des rencontres internationales organisées par l’Alliance française et la Fondation Euro-arabe de la ville de Grenade, à l’occasion du millénaire de sa fondation par la dynastie amazighe des zirides.
Le mardi 19 novembre dernier, Mme. Meryen Demnati, dans une table ronde, se présentant en tant que membre de l’Ircam et de l’Observatoire des Droits Amazighs, avait abordé la participation des militants amazighs dans le mouvement de 20 février marocain, en exposant des photos où sont représenté une multitude de drapeaux amazighs que les jeunes arboraient dans les différentes manifestations et sit in organisés aux quatre coins de la géographie du Maroc. C’était la participation manifeste des amazighs au changement ou à la révolution pacifique. Mais ce qui nous a appelé le plus notre attention c’est qu’il a présenté cela comme si les drapeaux se sont tombés du ciel et que les citoyennes et citoyens amazighs ne faisaient que suivre aveuglement le mouvement 20 février parce qu’il avait demandé entre autres parmi ses revendications la constitutionnalisation de la langue amazighe !
Ce que manifestement ignore Mme. Demnati c’est que le mouvement amazigh faisait partie intégrante depuis les préparatifs et tout le déroulement du mouvement des jeunes de 20 Février, et ce sont des jeunes militants amazighs qui ont imposé dans la liste revendicative la constitutionnalisation de notre langue amazighe et l’instauration d’une monarchie parlementaire qui n’arrive pas encore à se concrétiser. Une participation active des militants amazighs, à côté des militants gauchistes et des islamistes d’Adl wal Ihsane, appelée par des ONG et des organisations amazighes qui faisaient partie du comité de soutien de Mov20fév, en mentionnant en premier plan l’appel du Congrès Mondial Amazigh (le CMA autonome, légitime et légal, celui qui a changé d’appellation en AMA et non le prétendue et illégal CMA, appelée à tort CMA de Meknès, celui des services de Ministère de l’Intérieure du royaume !), le Parti Démocrate Amazigh Marocain (PDAM), le MCA, le Congrès Internationale des Jeunes Amazighs et diverses associations…Des jeunes de partout de Maroc, non seulement ils ont sortis des drapeaux, les photos des prisonniers politiques amazighs, en l’occurrence celles de Mustapha Ussaya et de Hamid Aàdouch, sinon aussi les photos de la baltajia makhzénienne, symboles de la corruption et de l’abus de pouvoir, et en premier plan les photos de Fouad Ali El Himma et de son pion le rifain Ilyas El Omari (voir la photo ci-dessus). Eh ben oui ! le mouvement amazigh a été toujours une force mobilisatrice en faveur de la démocratisation du Maroc, comme l’a répétait Mme. Demnati, mais jamais en essayant de collaborer infructueusement avec la baltajia makhzénienne comme elle le fait habituellement, et en ne ratant aucune activité de cooptation et de récupération des militants amazighs en faveur du Makhzen de la part de son idole El Omari à travers ses activités culturelles et musicales de Tanger !!! Ce qu’il faut bien préciser malheureusement, c’est que certaines associations amazighes opportunistes, qui se sont réveillées de leur léthargie, ne se sont adhérées au Mouvement 20 Février qu’après le discours royal de 9 mars 2011où le monarque Mohamed VI reconnaissait l’importance de l’amazighité en tant que constituant essentiel de l’identité marocaine !
Dans son intervention, elle a mis en évidence que l’enseignement de la langue amazighe au sein du ministère de l’éducation nationale a connu une régression nette en 2007. Elle a manifestement ignoré de responsabiliser de la dite régression directement en la personne du ministre de l’époque Ahmed Akhchichine, un des mentors du nouveau parti makhzénien, le Parti de Authenticité et Modernité (PAM), créé par l’ex-ministre délégué à l’intérieur Fouad Ali El Himma. Un parti éminemment raciste dont son député Abdellah Ouahbi n’a pas encore présenté ses excuses aux amazighs pour ses propos discriminatoires envers les commerçants soussis, un parti qui est devenu l’instrument le plus notoire de la dite récupération des militants amazighs, et avec qui Mme. Demnati et d’autres supposés militants comme l’avocat de ce parti, maître Ahmed Arrehmouch, ont malheureusement d’étroites relations (un fait notoire sur lequel on va revenir avec un article d’analyse politique) !
Sans m’étendre dans cette mise au point, j’aimerais bien préciser que si le Mouvement Amazigh s’en est sorti du mouvement 20 Février en accomplissant son rêve le plus profond qui est la reconnaissance de l’amazighe en tant que langue officielle du Maroc dans la Constitution, il lui reste encore un long chemin et surtout un grand défi, celui de créer une vaste organisation politique en faveur de changement de système makhzénien en une vraie démocratie populaire.
Mais l’urgence et la priorité des priorités du Mouvement Amazigh en ce moment précis c’est de continuer à ramasser ce million de signatures pour la mise en œuvre de caractère officiel de la langue amazighe au Maroc.