Certaines organisations qui se disent amazigho-françaises, – dont une qui continue à usurper le nom du « Congrès Mondiale Amazigh » dont le nom a été désormais transformé en Assemblée Mondiale Amazighe, viennent de diffuser un communiqué où elles assument leur soutien à l’intervention militaire de la France en ces termes : « La France est intervenue militairement au Mali le 11 janvier 2013, officiellement «afin de stopper l’avancée des islamistes armés vers le sud, menaçant Bamako» et de mettre un terme au terrorisme islamiste au Mali. Nous, organisations et citoyens Français-Amazighs, de culture laïque et profondément attachés aux valeurs de justice, de liberté et de respect des droits humains, avons applaudi l’initiative française … ». Nous tenons à leur dire et à leur préciser que les vrais citoyens amazighs, des hommes et femmes libres, ne pourront jamais soutenir une colonisation à Tamazgha de n’importe quel type et sous aucun prétexte possible comme il vient de le faire l’Etat français en violant les résolutions des Nations Unies et en appuyant un état putschiste qu’est la dictature militaire de Mali, en arborant le prétexte de la lutte contre le terrorisme. Ce que vient de faire la France c’est de commettre une deuxième fois la colonisation de Grand Sahara, en commençant par l’Azawad, territoire des touarègues depuis des millénaires, après 120 ans. Comme il vient d’être parfaitement rappelé par notre ami Hamma Ag Mahmoud dans ce superbe article : http://www.toumastpress.com/autres/contribution/905-120-ans-exactement-boucle-niger-azawad.html
Il ya 120 ans exactement la France envahissait la Boucle du Niger (l’Azawad)
Écrit Par : Hamma Ag Mahmoud, leader le plus expérimenté de l’Azawad
C’est en 1893 que les troupes coloniales françaises pénétraient à Tombouctou, composées essentiellement de tirailleurs Sénégalais, entendez des soldats africains menés par des officiers français.
Ironie du sort, en cette année 2013, anniversaire de la première bataille coloniale française, pour l’occupation de la Boucle du Niger, le même scénario se répète. L’armée française appuyée par des militaires africains, clônes des tirailleurs Sénégalais, sur les traces des colonnes Bonnier et Joffre, a entamé à nouveau la reconquête de l’Azawad.
Rien n’a été épargné dans la ressemblance des deux évènements, jusqu’aux atrocités commises sur les populations civiles. La colonne Joffre en particulier n’a rien épargné sur son itinéraire, populations civiles, bétails, mêmes les taillis d’épineux ont été minutieusement brûlés.
Dans le pur style des conquêtes coloniales, l’armée franco-africaine se singularise aujourd’hui, à Bamako, Ségou, Kona, Sevaré, Seribala, Niono, Diabali, Dioura et bientôt jusqu’à Gao, Kidal et Tombouctou, par des massacres de populations civiles déjà affublées du nom de code « Peaux Rouges »,à l’image des amérindiens, ce qui préfigure le sort réservé.
Les avions de chasse en action contre les terroristes nous dit on, n’épargnent guère les civils terrorisés par le fracas des bombes, de nuit comme de jour.
Des milliers de personnes sont déjà sur les routes de l’exile, femmes, enfants, vieillards, affamés, et tous démunis.
Cette guerre, comme la première (elle a durée près de 30 ans), pourrait être longue, si la France en tête de la croisade, et responsable devant l’Histoire, n’est pas résolue à la réparation.
La guerre contre le terrorisme, si tant en est le vrai mobile, pourrait et devrait se faire avec plus de discernement.
Depuis plus de 12 ans l’AQMI opère dans l’Azawad au su et vu de tous.
Le Gouvernement du Mali traitait avec lui au grand jour.
Les partenaires du Mali ont largement déboursé des fonds pour la lutte contre le terrorisme, sans résultat, le Président A.T.T et la classe politique malienne n’ayant jamais été sanctionnés, à l’image du Président Noriega du Panama ?
Pourquoi ?
Le MNLA, depuis avril 2012, n’a cessé d’alerter l’opinion publique internationale, sur la nécessité de contrer le terrorisme dans l’Azawad, en vain.
Pourquoi la communauté internationale à fait preuve d’autant de passivité ?
Aujourd’hui, à lumière des récents événements, les agendas des différents acteurs apparaissent au grand jour.
Le Mali, la CEDEAO qui ne se sont jamais préoccupés du terrorisme et pour cause, en font aujourd’hui le bon prétexte dans leur croisade contre le MNLA.
L’Algérie qui ne tolère guère l’exploitation des ressources de l’Azawad, n’a trouvé de mieux que d’y favoriser toutes les criminalités.
Le MNLA qui a affiché ses intentions de lutter contre le terrorisme et le crime organisé dans l’Azawad, a vite été neutralisé.
Tout le monde aujourd’hui sait pertinemment d’oû vient cette onde de choc.
La France qui clame haut et fort son aide désintéressée au Mali, dévoile aujourd’hui un autre agenda, la liquidation du MNLA, au prétexte de rétablir l’intégrité territoriale du Mali, ce qui va largement au-delà des résolutions du Conseil Sécurité, qui fait du règlement politique du conflit, un préalable à la guerre contre le terrorisme.
Par conséquent l’intervention militaire anticipée devrait s’en tenir au containement des terroristes sur la ligne de démarcation entre l’Azawad et le Mali, en attendant le règlement politique du conflit et la préparation militaire de l’opération.
Les pogromes auxquels se livre joyeusement l’armée malienne, sous couverture française, ne font nullement réfléchir les politiques en France, les nombreuses victimes civiles des bombardements de l’aviation française, les interminables cortèges des populations vers les pays voisins, non plus.
Les assassinats des civils « blancs », les viols, les razzias organisées par l’armée malienne et leurs supplétifs, avec la complicité des militaires français, rappellent étrangement les événements survenus au Ruanda, dans un passé récent.
A l’image des Tutsi, les Touaregs menacent-ils les intérêts Français ?
Le programme de formation de l’armée malienne, financé par l’Union Européen ne vient-il pas trop tard ?
Au Mali les événements des années 60 et 90 le montrent bien, l’armée n’a exécuté que des ordres des politiques, les mêmes qui sont toujours là.
Les donneurs d’ordre, comme les auteurs de crimes de guerre et de génocide sont aujourd’hui dans les hautes sphères de l’Etat malien et de son armée.
La France et la communauté internationale le savent très bien, eux qui s’apprêtent à leur livrer l’Azawad pieds et mains liés.
La France, comme en 1893, 1916, 1960, réécrit outrageusement l’histoire de l’Azawad. »
Ainsi, dans la première colonisation, la France avait utilisé les troupes sénégalaises, et là, c’est le tour à l’armée corrompue et putschiste malienne et les armées africaines. Le même scénario lorsqu’elle a voulu combattre la « République Confédérés des Tribus du Rif » que son Président Mohamed Abdelkrim Al Khattabi avait créée du 1921 à 1927. Du 1924 à 1926 la France avait mobilisé des troupes sénégalaises, algériennes et les goumiers marocains toute en utilisant l’aviation chérifienne qui avait deversé des tonnes et des tonnes de bombes sur les populations civiles et inclus du napalm.
Les Amazighs ne peuvent tolérer cela et ne peuvent que condamner toute type de colonisation, militaire quelle soit ou financière à travers ses multinationales. Il faut combattre la politique coloniale et néo-coloniale de la France dans toute l’Afrique, a bas la Françafrique.
La France doit se dégager de l’Azawad, se dégager de Tamazgha et se dégager de l’Afrique !!!